Pourdemander un parloir à la prison de Fresnes une fois votre permis de visite obtenu, vous devez appeler le .99. Ce numéro est disponible du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30 le matin et de 13h30 à 16h l'aprÚs-midi.
SociĂ©tĂ© Le directeur de la maison d'arrĂȘt de Fresnes avait instituĂ© un rĂ©gime de fouilles corporelles intĂ©grales systĂ©matiques pour tous les dĂ©tenus s'Ă©tant rendu au parloir. Le tribunal administratif de Melun Seine-et-Marne a suspendu vendredi 29 mars la fouille corporelle intĂ©grale pour les dĂ©tenus accĂ©dant au parloir, instituĂ©e par le directeur de la prison de Fresnes Val-de-Marne, selon une dĂ©cision obtenue par l'AFP. Le juge du tribunal administratif avait Ă©tĂ© saisi d'un rĂ©fĂ©rĂ©-libertĂ© par la section française de l'Observatoire international des prisons OIP, qui avait dĂ©jĂ  obtenu une premiĂšre dĂ©cision favorable devant la mĂȘme juridiction en juillet 2012. Dans une note datĂ©e du 24 dĂ©cembre 2012, le directeur de la maison d'arrĂȘt de Fresnes avait instituĂ© un rĂ©gime de fouilles corporelles intĂ©grales systĂ©matiques pour tous les dĂ©tenus s'Ă©tant rendu au parloir. Le juge a notamment relevĂ© que "l'administration n'avait fait Ă©tat d'aucun Ă©vĂ©nement particulier ... de nature Ă  faire prĂ©sumer un risque pour la sĂ©curitĂ© des personnes ou le maintien du bon ordre dans l'Ă©tablissement". Il a Ă©galement notĂ© que "l'application systĂ©matique d'un tel rĂ©gime aux dĂ©tenus de Fresnes lors de chaque visite qu'ils reçoivent constitue une atteinte grave et manifestement illĂ©gale Ă  la libertĂ© fondamentale" de ces dĂ©tenus. La dĂ©cision de juillet concernait une premiĂšre note du directeur de l'Ă©tablissement, en date du 5 juin. Le Monde avec AFP Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
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Concernantles mineurs, ils doivent avoir l’autorisation de leurs parents et ĂȘtre obligatoirement accompagnĂ©s d’une personne majeure, elle-mĂȘme titulaire d’un permis de visite.. Les mineurs de plus de 16 ans peuvent rendre visite sans accompagnateur si les parents ont donnĂ© leur accord Ă©crit et que la visite concerne un parent dĂ©tenu. Rapport de visite de la maison d’arrĂȘt pour femmes de Fresnes Val-de-Marne Le rapport de visite a Ă©tĂ© communiquĂ©, conformĂ©ment Ă  la loi du 30 octobre 2007, aux ministĂšres de la justice et de la santĂ© auxquels un dĂ©lai de huit semaines a Ă©tĂ© fixĂ© pour produire leurs observations. A la date de publication de ce rapport, aucune observation n’a Ă©tĂ© produite. SynthĂšse Du 11 au 15 septembre 2017, une Ă©quipe de six contrĂŽleurs accompagnĂ©s d’une stagiaire venue de Roumanie ont visitĂ© le quartier maison d’arrĂȘt des femmes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes Val-de-Marne. Au mois d’octobre 2016, le contrĂŽle gĂ©nĂ©ral avait visitĂ© le quartier maison d’arrĂȘt des hommes dit grand quartier » du mĂȘme centre pĂ©nitentiaire de Fresnes. Il avait Ă©tĂ© alors dĂ©cidĂ© de rĂ©server aux femmes dĂ©tenues une visite spĂ©cifique afin de ne pas, au vu des diffĂ©rences de volume entre les deux quartiers, traiter celui des femmes comme la partie annexe d’un rapport consĂ©quent. Au niveau des locaux, la maison d’arrĂȘt des femmes est implantĂ©e dans une enceinte totalement sĂ©parĂ©e du reste du centre pĂ©nitentiaire avec une conception architecturale identique Ă  celle du grand quartier et un personnel de surveillance spĂ©cifique. On y retrouve le principe d’un bĂątiment de trois niveaux avec des coursives, oĂč sont implantĂ©s au rez-de-chaussĂ©e l’unitĂ© sanitaire, les diffĂ©rents bureaux administratifs, les parloirs d’entretien des avocats, des visiteurs, ainsi que les salles de classe. A l’inverse des structures modernes, l’ensemble des intervenants vivent en dĂ©tention et les divers mouvements des personnes dĂ©tenues sont uniquement verticaux. Lors de la visite, 120 personnes Ă©taient Ă©crouĂ©es pour 101 places thĂ©oriques, le taux d’encellulement individuel Ă©tait de 39,4 % 48 personnes seules, 72 Ă  deux par cellule. Aucune cellule n’était occupĂ©e par trois personnes et il n’y avait pas de matelas au sol. Au-delĂ  des chiffres, la population pĂ©nale se caractĂ©rise par le nombre important de femmes isolĂ©es venues de pays Ă©trangers ou de dĂ©partements d’outre-mer et interpellĂ©es Ă  leur arrivĂ©e sur le territoire de la mĂ©tropole avec de fortes quantitĂ©s de stupĂ©fiants. Nombre de ces femmes, totalement paupĂ©risĂ©es, la plupart jeunes et mĂšres d’un ou plusieurs enfants en bas Ăąge prennent le risque de l’opĂ©ration pour Ă©chapper Ă  la misĂšre de la Guyane, du BrĂ©sil ou de pays asiatiques. InterpellĂ©es Ă  Orly, elles purgent des peines de plusieurs annĂ©es, totalement isolĂ©es, avec parfois la barriĂšre de la langue sans maintien des liens familiaux. Plus globalement, un chiffre illustre la solitude des femmes dĂ©tenues moins de la moitiĂ© d’entre elles bĂ©nĂ©ficient de parloir. La visite a permis de mettre en Ă©vidence de nombreux points positifs – des conditions de dĂ©tention trĂšs au-dessus de celles du Grand-Quartier avec des locaux dans un bien meilleur Ă©tat d’entretien et de propretĂ©, une excellente fluiditĂ© dans le fonctionnement de la surveillance, mais inĂ©vitablement du fait de la structure en coursive un fort niveau sonore permanent ; – un usage intelligent et modĂ©rĂ© de la procĂ©dure disciplinaire ; – la mise en place de structures de concertation ; – des projets forts et pertinents initiĂ©s par une direction impliquĂ©e notamment dans la prise en compte de la problĂ©matique des femmes isolĂ©es ; – un volet sanitaire trĂšs satisfaisant tant en volume qu’en qualitĂ©, avec une bonne articulation entre le personnel soignant et l’administration pĂ©nitentiaire ; – une politique d’amĂ©nagement des peines du tribunal de grande instance de CrĂ©teil de bon niveau ; – une offre d’enseignement intĂ©ressante malgrĂ© la difficultĂ© que reprĂ©sente un public trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne. Mais des points Ă  amĂ©liorer ont Ă©galement Ă©tĂ© relevĂ©s – l’absence d’horaires en journĂ©e continue pour le travail en ateliers qui ne permet pas Ă  celles qui ont un emploi d’avoir accĂšs l’aprĂšs-midi aux activitĂ©s scolaires ; – la rĂ©flexion sur la problĂ©matique des femmes isolĂ©es devrait ĂȘtre approfondie pour amĂ©liorer le maintien des liens familiaux, notamment en prenant en compte les dĂ©calages horaires pour l’usage tĂ©lĂ©phonique ; – l’absence de rĂ©frigĂ©rateurs et d’armoires dans les cellules n’est pas acceptable ; – l’hygiĂšne et la propretĂ© peuvent largement encore ĂȘtre amĂ©liorĂ©es, notamment celles des douches que certaines femmes dĂ©tenues se refusent Ă  utiliser pour cette raison ; – l’usage des moyens de contrainte et la prĂ©sence des escortes pendant les examens mĂ©dicaux restent systĂ©matiques. Mais surtout, malgrĂ© des notes de service globales au centre pĂ©nitentiaire, il est apparu au travers des trente et un entretiens effectuĂ©s par l’équipe 25 % de la population pĂ©nale que les fouilles avec mise Ă  nu restaient quasi systĂ©matiques pour l’ensemble des personnes dĂ©tenues, notamment aprĂšs les parloirs. L’absence de traçabilitĂ©, dans un Ă©tablissement par ailleurs trĂšs rigoureux dans l’écrit, ainsi que les rĂ©ponses divergentes de la hiĂ©rarchie ou des gradĂ©s amĂšnent les contrĂŽleurs Ă  formuler sur ce sujet leur recommandation la plus nĂ©gative.
Visitede Pascal ClĂ©ment Ă  la Maison d’ArrĂȘt de Fresnes. Pascal ClĂ©ment, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, se rendra Ă  la Maison d’ArrĂȘt de Fresnes (Val-de-Marne) lundi 4 juillet afin d’y rencontrer les personnels pĂ©nitentiaires. Il visitera notamment un bĂątiment de dĂ©tention, l’unitĂ© de consultation et de soins ambulatoires (UCSA, chargĂ©e de la prise en charge
Surpopulation "inacceptable", invasion de rats, "usage banalisĂ© de la violence" par les surveillants la contrĂŽleure des prisons, Adeline Hazan, a dĂ©noncĂ© mercredi 14 dĂ©cembre, dans une sĂ©rie de recommandations, les conditions de vie "indignes" de la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne. Ces recommandations se basent sur une visite de deux semaines, effectuĂ©e dĂ©but octobre par des agents du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© CGLPL.La suite aprĂšs la publicitĂ© Ils ont relevĂ©, dans la maison d'arrĂȘt pour hommes, des "dysfonctionnements graves qui permettent de considĂ©rer que les conditions de vie des personnes dĂ©tenues constituent un traitement inhumain ou dĂ©gradant", contraire Ă  la Convention europĂ©enne des droits de l'homme. "Rats, cafards, punaises... Surveillant de prison Ă  Fresnes, je travaille dans un taudis" Un taux d'occupation de 188% La "rĂ©novation" de l'Ă©tablissement, construit Ă  la fin du XIXe siĂšcle, est considĂ©rĂ©e comme une "urgence". Selon le rapport, le taux d'occupation moyen atteint 188%, le nombre de dĂ©tenus - prĂšs de - a augmentĂ© de plus de 52% en dix ans. Plus de la moitiĂ© vivent "Ă  trois dans une cellule" standard d'environ 10m2, un tiers Ă  deux, et seulement 13% sont suite aprĂšs la publicitĂ© Photo prise pendant la visite des agents du CGLPL Une situation "trĂšs en-deçà des normes fixĂ©es par le ComitĂ© europĂ©en pour la prĂ©vention de la torture", relĂšve la contrĂŽleure. Rats et maladie L'hygiĂšne de l'Ă©tablissement est "dĂ©sastreuse", selon ses services, avec des rats qui "Ă©voluent en masse au pied des bĂątiments". Le tribunal administratif de Melun avait dĂ©jĂ  ordonnĂ© dĂ©but octobre Ă  l'Etat d'"intensifier" les actions de dĂ©ratisation Ă  Fresnes. En 2016, deux dĂ©tenus y ont contractĂ© la leptospirose, maladie potentiellement mortelle transmise par les suite aprĂšs la publicitĂ© Les espaces extĂ©rieurs infestĂ©s de rats Fresnes souffre par ailleurs d'un personnel en sous-effectif, composĂ© d'environ "70% de stagiaires". Dans une prison oĂč un seul surveillant a environ 120 dĂ©tenus sous sa responsabilitĂ©, le respect de leurs droits fondamentaux est "structurellement impossible", argue la contrĂŽleure. La violence banalisĂ©e des surveillants Soumis Ă  un "climat de tension permanente", les surveillants ont dĂ©veloppĂ© "un usage banalisĂ© de la force et des violences". A Fresnes, "la fouille Ă  corps devient la rĂšgle et non l'exception" et le personnel peut placer "pendant de longues heures" les dĂ©tenus dans des "salles d'attente" surnommĂ©es "placards", sans sanitaire ni point d'eau. Trois surveillants ont rĂ©cemment fait l'objet de mesures disciplinaires, relĂšvent les contrĂŽleurs. L'accĂšs au parloir dans un Ă©tat de dĂ©labrement En rĂ©ponse Ă  ces observations, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a rappelĂ© dans une lettre que le budget 2017 prĂ©voit de lancer la construction de trois maisons d'arrĂȘt en Ile-de-France pour dĂ©sengorger les prisons. Il a aussi dĂ©taillĂ© des travaux Ă  venir l'an prochain, pour plus de euros, pour lutter contre les suite aprĂšs la publicitĂ© Prison de Fresnes le rapport complet du contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© Avec AFP Lamaison centrale de Clairvaux est une maison centrale française situĂ©e sur le territoire de la commune de Ville-sous-la-FertĂ©, dans le dĂ©partement de l'Aube et dans la rĂ©gion Grand Est.L'Ă©tablissement est Ă©tabli sur le site de l'abbaye de Clairvaux depuis 1804 [1]. L'Ă©tablissement dĂ©pend du ressort de la direction interrĂ©gionale des services pĂ©nitentiaires de Strasbourg. DĂ©tenu Ă  Fresnes entre 2015 et 2017, M. T. a fait condamner l’établissement pour ses cours de promenade indignes. Afin de prendre la mesure de la situation et des travaux qu’il convient de rĂ©aliser, les magistrats ont dĂ©cidĂ© de se rendre sur place. L’ancien dĂ©tenu repasse avec eux les portes de la prison, cette fois en homme libre, et en position de demander des comptes Ă  l’administration pĂ©nitentiaire. RĂ©cit d’une visite exceptionnelle. Dans sa requĂȘte, M. T. avait notamment pointĂ© l’exiguĂŻtĂ© des cours par rapport au nombre de dĂ©tenus, l’absence de points d’eau et d’urinoir, l’absence d’abri et d’assises, ainsi que l’absence de surveillance pendant la promenade. L’état de dĂ©labrement et d’indignitĂ© des cours avait par ailleurs Ă©tĂ© rĂ©guliĂšrement signalĂ© par les instances de contrĂŽle française et europĂ©enne le ComitĂ© europĂ©en pour la prĂ©vention de la torture CPT et le ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ© CGLPL avaient entre autre signalĂ© la prĂ©sence importante de rats et les consĂ©quences pour les dĂ©tenus, qui ne s’asseyent plus au sol dans les cours de promenade, mais doivent se contenter de s’accroupir ou de s’adosser, et lorsqu’elles veulent jouer aux cartes, elles ne les posent pas par terre mais dans les mains d’un codĂ©tenu, qui servent de table de jeu »[1]. Les cours de promenade de la maison d’arrĂȘt de Fresnes ©GrĂ©goire Korganow/CGLPL Dans la salle de crise RĂ©unis dans la salle de crise » de Fresnes, on s’installe pour une vĂ©ritable confrontation le requĂ©rant et la dĂ©fense d’un cĂŽtĂ© nous, quatre magistrats, et toute l’administration pĂ©nitentiaire en face – il y a le ministĂšre, la DAP, la DI[2] et la direction de Fresnes. C’est lĂ  que je me rends compte que l’administration a vraiment mis les bouchĂ©es doubles il y a du monde. On sent une grosse tension. Personnellement, Ă  ce moment-lĂ , je me dis que j’ai dĂ©jĂ  gagnĂ©, parce que l’administration est en stress, parce qu’elle va recevoir des magistrats et qu’elle sait qu’elle est en tort. Le prĂ©sident explique tout de suite qu’il vient pour voir sur place ce qu’il est concrĂštement possible de faire il semble clair que pour lui, il est hors de question de revenir sur le fait que des travaux seront exigĂ©s. Ça a assez durĂ© ma requĂȘte date de 2015, on est en 2018. Mais il veut que ce soit une dĂ©cision pragmatique. Il y a justement dans cette piĂšce une grande photo aĂ©rienne de Fresnes sur laquelle on voit trĂšs bien toutes les petites alcĂŽves des promenades – il y en a plus de 140. Elles sautent aux yeux, comme une anomalie sur la photo un espace trĂšs petit dans un grand ensemble. Le prĂ©sident demande alors si c’est spĂ©cifique Ă  Fresnes. La responsable du parc immobilier lui rĂ©pond par un speech de quinze minutes qui endort tout le monde, expliquant que l’administration a toujours Ă©tĂ© d’accord pour faire des travaux mais qu’il faut les intĂ©grer dans un projet d’ensemble qui porterait sur toute la rĂ©gion parisienne autrement dit, si on prĂ©voit des travaux Ă  Fresnes, il faut aussi en prĂ©voir Ă  Fleury, et ainsi de suite
 et que le tout soit inscrit dans un grand calendrier. Moi, pendant ce temps, je boue intĂ©rieurement. L’administration joue le jeu du flot d’informations inutiles, comme quand des journalistes ou des parlementaires viennent, elle sort de grands discours qui ne correspondent absolument pas Ă  la rĂ©alitĂ©. Alors que trĂšs concrĂštement, il y a des libertĂ©s fondamentales en jeu, on s’égare dans des considĂ©rations techniques. On a des gens qui souffrent autour de nous. Qu’est-ce qu’on peut faire pour les soulager ? Mettre des bancs, des robinets ? VoilĂ , parlons de ça ! Mon avocat la reprend Si nous sommes venus aujourd’hui, ce n’est pas pour entendre le discours habituel de l’administration mais pour trouver une solution. TrĂšs concrĂštement, est-ce qu’abattre les murs, ce n’est pas une solution ? » Le directeur technique Ă©voque alors le problĂšme des canalisations ». – Il y a des canalisations dans les murs ? – Non, en sous-sol. – Alors si c’est en sous-sols, on peut casser les murs ? Ils sont obligĂ©s de reconnaĂźtre que c’est possible. En promenade Le premier dĂ©tail marquant, c’est que la prison est trĂšs propre – c’est tellement propre que tout le monde se regarde, Ă©tonnĂ©, parce qu’ils connaissent la rĂ©putation de Fresnes ! Les abords aussi sont propres. Dans cet espace de dix-quinze mĂštres, semi-bĂ©tonnĂ©, qui est juste en dessous des fenĂȘtres et qui sĂ©pare le bĂątiment des cours de promenade, d’habitude il y a toute la bouffe que jettent les mecs par les fenĂȘtres, et il y a tous les rats, c’est extrĂȘmement sale. Ce que j’ai connu ultra dĂ©gueulasse, lĂ  c’est nickel, ça a Ă©tĂ© trĂšs bien nettoyĂ©. Une cour de promenade de la maison d’arrĂȘt de Fresnes © Bernard Bisson/Divergence On rentre dans la premiĂšre promenade, une grande promenade, comme je le fais remarquer au prĂ©sident. Ce qui est intĂ©ressant – enfin, intĂ©ressant
 – c’est qu’il y a des bouteilles remplies d’urine dans la cour puisqu’il n’y a pas d’urinoirs, les mecs, pendant leur promenade, ils font pipi dans des bouteilles et les jettent par-dessus le mur, dans la cour voisine. Aux fenĂȘtres, des mecs criaient C’est pas comme ça d’habitude, c’est dĂ©gueulasse, il y a des rats, lĂ  ils ont tout lavĂ©, on n’a pas de draps
 ». La litanie des plaintes. Je pense que c’était un peu impressionnant pour les magistrats et pour l’administration. On ne s’est pas retrouvĂ©s devant un Ă©tablissement vide, on Ă©tait vraiment dans le rythme de la prison. Moi ça m’a rappelĂ© ce que j’avais oubliĂ© c’est extrĂȘmement bruyant, toute la journĂ©e – et ce n’est pas du petit bruit
 Tu as en permanence dix ou quinze voix de mecs en train de crier. Toute la dĂ©lĂ©gation est curieuse, pose des questions, regarde, trĂšs attentive. MĂȘme les gens de l’administration pĂ©nitentiaire, on ne les sent pas Ă  domicile, on les sent en visite, ils n’osaient mĂȘme pas lever les yeux. Craintifs. Je trouve ça un peu bizarre, puisque normalement c’est chez eux tu es membre de l’administration pĂ©nitentiaire, tu rentres dans une prison, tu ne regardes mĂȘme pas les gens. Si mĂȘme toi tu as peur en prison
 L’administration joue le jeu ils nous amĂšnent lĂ  oĂč on le demande, et le directeur de Fresnes rĂ©pond aux questions, il n’essaye pas de tricher. On va donc ensuite dans une promenade plus petite, et je dis aux membres de la dĂ©lĂ©gation – ils sont une vingtaine VoilĂ , imaginez-vous Ă  vingt dans cet espace tous les jours, en sachant que chacun a des besoins – marcher, courir
 Vous devez vous organiser lĂ -dedans sans que ça crĂ©e d’incidents. » Quand on est rentrĂ©s dans la deuxiĂšme promenade, le prĂ©sident a demandĂ© si les murs de sĂ©paration Ă©taient Ă©pais, dans l’idĂ©e de les dĂ©truire, j’imagine. Alors pour lui montrer que ce n’était pas trĂšs Ă©pais, j’ai fait ce qu’on fait quand on veut appeler la promenade d’à-cĂŽtĂ© j’ai tapĂ© fort avec la paume, et tout le monde a entendu que c’était tout fin et possible de casser. Les magistrats posent des questions, ils regardent. Le prĂ©sident voulait savoir quand est-ce qu’on lavait les cours de promenade Ă  grande eau. Il y a des rats, l’idĂ©al serait de nettoyer tout le temps – et c’était aussi l’idĂ©e de mon avocat, de demander Ă  intensifier encore le nettoyage L’effort que vous avez fait pour ce soit propre aujourd’hui, c’est ce qu’on aimerait tout le temps. » Le directeur a alors expliquĂ© que c’était impossible parce que les sols n’étaient pas tous bĂ©tonnĂ©s, mais aussi parce que les Ă©vacuations des eaux avaient Ă©tĂ© bouchĂ©es pour bloquer le passage des rats. Il y a bien la pente pour que l’eau ruisselle, mais c’est bouchĂ© ! Et c’est pareil quand il pleut ça fait des mares dans le fond. Or, c’est dans le fond qu’il y a l’abri. Donc soit tu t’abrites et tu as les pieds dans l’eau, soit tu ne t’abrites pas ! On va aussi voir un espace qui sĂ©pare les deux rangĂ©es de promenade et les bĂątiments, une grande cour qui sert Ă  faire du sport. C’est intĂ©ressant parce que l’administration semblait dĂ©crire l’établissement comme un lieu oĂč il n’y a pas d’espace. Quand le directeur a fait sa petite prĂ©sentation, avec la photo, Ă  aucun moment il n’a dĂ©signĂ© cette cour. Mais sur place, on voit de grands espaces amĂ©nagĂ©s, avec des petits oliviers partout, du gazon synthĂ©tique, une quarantaine de mecs qui jouent au foot
 Je prĂ©cise alors que c’est bien beau d’avoir de grands espaces, encore faut-il pouvoir y accĂ©der le sport, c’est rĂ©servĂ© Ă  quelques privilĂ©giĂ©s. Il y en a qui attendent six mois pour pouvoir y aller, d’autres, le lendemain de leur arrivĂ©e, ils sont inscrits. La surveillance On a visitĂ© le premier systĂšme de surveillance une guĂ©rite qui longe toutes les promenades et Ă  l’intĂ©rieur de laquelle se trouve un surveillant pour dix ou quinze promenades. Une fois lĂ -haut, le dĂ©ficit est flagrant le surveillant est tout seul, et il y a quinze courĂ©es qu’on voit en plongĂ©e, avec une quinzaine de mecs par promenade, et de la tension. VoilĂ , ça c’est Fresnes. La dĂ©lĂ©gation a pu voir ça, et c’est bien. Ils se faisaient interpeller par les mecs, le surveillant Ă©tait dĂ©bordĂ©, il ne pouvait rien faire. S’il y a vraiment un incident, le temps qu’il rĂ©agisse, le mec a le temps de mourir. Normalement, dans chaque promenade il y a deux camĂ©ras. Alors aprĂšs, on est allĂ© dans la salle de contrĂŽle vidĂ©o c’est une piĂšce qui est situĂ©e Ă  l’entrĂ©e de la prison, qui tient aussi lieu de parloir pour les avocats et qui est habillĂ©e d’écrans, eux-mĂȘmes sous-divisĂ©s en plusieurs Ă©crans. Tu peux voir lĂ  Ă  peu prĂšs toute la vie de la dĂ©tention. Le prĂ©sident a demandĂ© Ă  voir l’écran qui correspond aux camĂ©ras de la promenade
 Mais il y avait tous les Ă©crans de la prison sauf ceux des promenades ! Ils sont ailleurs, dans une piĂšce exiguĂ« le PIC [poste d’information et de contrĂŽle]. Le PIC, c’est l’endroit oĂč l’on gĂšre l’ouverture des portes c’est un endroit oĂč la personne qui surveille n’est jamais tranquille. Je ne vois pas comment la surveillante peut en mĂȘme temps gĂ©rer le PIC et surveiller les promenades, c’est impossible ! Elle doit ĂȘtre trĂšs vigilante sur qui passe, demander les badges
 Et s’il y a un problĂšme en dĂ©tention, elle est responsable. Pourtant, c’est lĂ -bas qu’on a mis les Ă©crans de surveillance des promenades, c’est la preuve qu’on s’en fout un peu de ce qui se passe dans les promenades. C’est aussi dans cette piĂšce qu’il y a les enregistreurs on comprend que les camĂ©ras servent uniquement en cas d’incident. Ce n’était pas une visite anodine » À la fin de la visite, tout le monde est bien marquĂ©, ça se voit physiquement – ce qui n’est pas plus mal en fait, pour qu’ils comprennent bien. Eux ils y passent deux heures, mais il y a des gens qui passent toutes leurs journĂ©es comme ça. Et de toute façon, l’administration ne conteste absolument pas le fait que ce soit inhumain ! C’est ça qui rend le truc encore un peu plus rĂ©voltant. On sait que la situation n’est pas normale du tout, et on ne fait pas ce qu’il faut pour l’arranger. Moi, pendant ce temps, j’essayais de compenser tout ce que ce retour en prison provoquait en moi en me disant que j’étais lĂ  pour quelque chose, et que j’avais rĂ©ussi quelque chose. Je suis venu parce que j’ai fait cette action en justice pour demander la mise aux normes des cours de promenade, et ça va servir. C’est lĂ  que j’ai compris que la vengeance, ce n’est pas que nĂ©gatif. Parce que ça tient en vie tant qu’on ne l’a pas. Ensuite, quand ça arrive, ça devient une revanche. Je pensais que ça me ferait plus, en fait, mais quand mĂȘme, c’est un sentiment incroyable ! Et Ă  partir du moment oĂč tu vis ce genre de choses, tu ne peux que refaire confiance au droit. Et quand tu refais confiance au droit, ça veut dire que tu reviens dans le systĂšme. Le droit protĂšge. Et quand tu es en dĂ©tention, tu es faible. Ça a l’air anodin, mais pour moi cette dĂ©cision elle est importante, et elle pourrait aussi ĂȘtre importante pour d’autres. Elle redonne confiance dans le systĂšme, et ça c’est Ă©norme, ça vaut tout. Une sensation Ă©norme Ce sentiment de revanche, je l’avais dĂ©jĂ  connu par le passĂ©, quand j’étais en maison d’arrĂȘt Ă  Douai. J’ai un peu rĂ©glĂ© mes comptes avec certains surveillants qui avaient des pratiques bizarres, et j’ai rĂ©ussi Ă  leur faire connaĂźtre ce qu’ils nous font connaĂźtre, c’est-Ă -dire Ă  les mettre dans une situation oĂč ils doivent rendre des comptes devant les forces de l’ordre. C’était en 2004, une histoire de trafic de tĂ©lĂ©visions et de rĂ©frigĂ©rateurs, une sĂ©rie de combines. Ils se sont fait arrĂȘter devant la prison, ils ont Ă©tĂ© enfermĂ©s en garde Ă  vue, et moi, en tant que plaignant, j’étais enfermĂ© aussi, avec eux, mais j’avais la chance d’ĂȘtre dans une cellule de laquelle je pouvais voir les Ă©crans qui filmaient leurs cellules. Je les ai donc vus en garde Ă  vue. C’est une sensation Ă©norme – c’est primaire, c’est bidon, mais ça fait du bien ! Parce qu’ils Ă©taient comme nous, angoissĂ©s ou dĂ©truits, certains faisaient les cent pas, certains pleuraient, certains Ă©taient assis prostrĂ©s
 Le bruit, l’odeur et le temps Si je voulais me concentrer sur moi-mĂȘme, sur ce que je ressentais, c’était oppressant. Alors j’ai vĂ©cu la visite comme un touriste. Mais les premiers trucs qui me revenaient, c’étaient les bruits et les odeurs. Et immĂ©diatement, la pensĂ©e d’aprĂšs, c’est pendant combien de temps ? Le cheminement c’est bruits, odeurs, visages, atmosphĂšre, et la question de la durĂ©e. Ça te prend, c’est une angoisse qui monte. C’est une angoisse que tous les taulards ont, mais peu en parlent. Quand tu penses prison, c’est nĂ©cessairement rapportĂ© au temps ça fait combien de temps que je suis lĂ  ? Dans combien de temps je sors ? Dans combien de temps j’ai parloir ? Dans combien de temps la promenade ? Ça va durer combien de temps ? Il reste combien de temps de promenade ? Dans combien de temps j’ai mon rendez-vous ? Dans combien de temps vient me chercher le surveillant ? C’est toujours du temps, mais sur lequel tu n’as aucune maĂźtrise. J’ai tellement vĂ©cu ça
 Tu as l’impression que tu es reparti dedans. Alors tu te rassures en te disant Je vais sortir. » [1] CGLPL, Recommandations en urgence relatives Ă  la maison d’arrĂȘt des hommes du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes, novembre 2016. [2] Direction de l’administration pĂ©nitentiaire et Direction interrĂ©gionale des services pĂ©nitentiaires.

Lundi8 aoĂ»t 2016, Manuel Valls, Premier ministre et Jean-Jacques Urvoas, garde des Sceaux, ministre de la Justice, se sont rendus Ă  la maison d’arrĂȘt de NĂźmes. L’occasion de rencontrer les personnels pĂ©nitentiaires et de leur tĂ©moigner leur soutien. La visite de la maison d'arrĂȘt de NĂźmes a permis d’aborder la question de la

Dans ses recommandations en urgence publiĂ©es ce matin au Journal officiel, la contrĂŽleure gĂ©nĂ©rale des lieux de privation de libertĂ© CGLPL dĂ©nonce la situation accablante de la maison d'arrĂȘt pour hommes de Fresnes et somme le garde des Sceaux de tableau est, sans surprise, apocalyptique. La prison de Fresnes, l'une des plus cĂ©lĂšbres de France construite Ă  la fin du XIXe siĂšcle, est un concentrĂ© de saletĂ©, de promiscuitĂ© et de violence. Les douze contrĂŽleurs des lieux de privation de libertĂ© qui ont visitĂ© cet Ă©tablissement pĂ©nitentiaire du Val-de-Marne entre le 3 et le 14 octobre 2016 en sont ressortis avec une longue liste de dysfonctionnements» et d'atteintes aux droits de l'homme». Une fois n'est pas coutume et signe de la gravitĂ© de la situation, le CGPLP a mĂȘme dĂ©ployĂ© la procĂ©dure de recommandations en urgence» pour la huitiĂšme fois en neuf ans d'existence de cette instance les prĂ©cĂ©dents concernent des Ă©tablissements pĂ©nitentiaires de Strasbourg, Marseille ou NoumĂ©a. Cette situation est inacceptable, cela ne peut pas durer. C'est au-delĂ  de ce que nous constatons ailleurs. Nous demandons au garde des Sceaux d'y mettre fin le plus vite possible», a dĂ©clarĂ© Adeline Hazan, la contrĂŽleure gĂ©nĂ©rale des lieux de privation de libertĂ©, mercredi matin, lors d'une confĂ©rence de presse. Elle a rappelĂ© que les conditions indignes de dĂ©tention Ă  Fresnes Ă©taient une violation de l'article 3 de la convention europĂ©enne des droits de l'homme interdisant les traitements inhumains ou dĂ©gradants».Une cellule de la prison de Fresnes, en 2016. Photos JC HanchĂ©. ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ©ExcrĂ©ments de rats et punaises de litA la maison d'arrĂȘt pour hommes de Fresnes, c'est avant tout la surpopulation qui est alarmante avec actuellement 202% d'occupation, la prison est en surchauffe. Parmi les 2 689 dĂ©tenus qui purgent leur peine, seuls 13% bĂ©nĂ©ficient d'une cellule individuelle tandis que la plupart s'entassent Ă  deux ou trois dans un espace qui ne dĂ©passe jamais 10 m2. Dans ces cellules, une fois dĂ©duite l'emprise des lits trois lits superposĂ©s, des toilettes et de la table, trois personnes doivent alors vivre dans un espace d'Ă  peine 6 mÂČ, bien infĂ©rieur aux normes fixĂ©es par le ComitĂ© europĂ©en de prĂ©vention de la torture CPT», rappelle le compte rendu. Lorsque les prisonniers quittent leur geĂŽle, c'est pour rejoindre des lieux tout aussi exigus. Par exemple, les parloirs sont des boxes d'1,3 Ă  1,5 mÂČ, sans aĂ©ration et dont les murs sont recouverts de crasse et de salpĂȘtre. Parfois les visiteurs y prennent place Ă  trois ou quatre. Quant Ă  la cour de la promenade, accueillant jusqu'Ă  25 personnes dans 45 mÂČ, elle ne dispose ni de bancs ni de toilettes. Les personnes dĂ©tenues urinent dans des bouteilles qu'elles projettent ensuite par-dessus les murs», est-il Ă©crit. Une premiĂšre visite avait dĂ©jĂ  eu lieu dans l'Ă©tablissement en 2012 mais la situation a considĂ©rablement empiré».Cour de la prison, en 2016. Photos JC HanchĂ©. ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ©A lire aussi Cellules individuelles retour d'une promesse perpĂ©tuelleDans les coursives ou Ă  l'extĂ©rieur, les dĂ©tenus cĂŽtoient de nombreux rats qui ne s'effraient plus, depuis longtemps, de la prĂ©sence des pensionnaires humains Les rats Ă©voluent en masse au pied des bĂątiments, dans les cours de promenade et aux abords des bĂątiments tout au long de la journĂ©e [
] L'odeur persistante de leur pelage, de leurs excrĂ©ments et de leurs cadavres, s'ajoute Ă  celle des amas d'ordures qui jonchent le pied des bĂątiments.» Il faut aussi mentionner les punaises de lit dont l'Ă©tablissement est infestĂ©. Selon le rapport, entre mars et octobre 2016, 281 cas ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s Ă  l'unitĂ© sanitaire 10% des consultations. En octobre dernier, le tribunal administratif de Melun a d'ailleurs condamnĂ© l'administration pĂ©nitentiaire Ă  prendre des mesures pour Ă©radiquer les nuisibles prolifĂ©rant dans la maison d'arrĂȘt. A l'Ă©poque, les tĂ©moignages recueillis par l'Observatoire international des prisons OIP, Ă  l'origine de cette procĂ©dure en rĂ©fĂ©rĂ© libertĂ©, offraient dĂ©jĂ  un aperçu de l'insalubritĂ© ambiante. Les excrĂ©ments de rats jonchent le sol en plus des dĂ©tritus. Il y a plusieurs trous dans le fond de la cour et un trou dans le grillage de la porte, cela permet aux rats de traverser la cour de promenade pendant que nous y sommes. Un dĂ©tenu a eu la surprise de voir un rat lui passer sous le corps pendant qu'il faisait des pompes», racontait un prisonnier. Les douze contrĂŽleurs en colĂšre confirment le diagnostic, photos Ă  l'appui. On y voit des myriades de rongeurs envahir un espace de promenade jonchĂ© de dĂ©tritus. La rĂ©novation du centre pĂ©nitentiaire de Fresnes constitue une urgence. [
] Des mesures de dĂ©ratisation et de dĂ©sinsectisation d'ampleur doivent ĂȘtre immĂ©diatement rĂ©alisĂ©es», insiste la contrĂŽleure dans ses lire aussi Rats Ă  la prison de Fresnes l'Etat doit agir, selon la justiceClimat de tension permanente»Les surveillants pĂ©nitentiaires, en nombre insuffisant, semblent dĂ©passĂ©s par la situation Un surveillant d'Ă©tage, seul pour prendre en charge 120 personnes, ne peut matĂ©riellement effectuer tous les mouvements nĂ©cessaires pour permettre aux personnes dĂ©tenues de se rendre aux activitĂ©s, soins ou rendez-vous prĂ©vus, et moins encore rĂ©pondre aux demandes». Dans ce climat de tension permanente», les contrĂŽleurs ont notĂ© un usage banalisĂ© de la force» de la part de certains surveillants. Il suffit d'Ă©voquer cette scĂšne Ă  laquelle a assistĂ© l'un d'entre eux Un contrĂŽleur a vu une personne dĂ©tenue ĂȘtre, suite Ă  un "blocage" sans violence, immĂ©diatement maĂźtrisĂ©e par la force, puis conduite au quartier disciplinaire dans une position douloureuse, alors mĂȘme qu'elle ne se dĂ©battait pas. Un coup de pied lui a Ă©tĂ© assĂ©nĂ© alors qu'elle Ă©tait immobilisĂ©e.»Salle d'attente, dans la prison de Fresnes, en 2016. Photos JC HanchĂ©. ContrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des lieux de privation de libertĂ©Dans sa rĂ©ponse du 13 dĂ©cembre 2016, le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas s'est empressĂ© de rappeler le programme immobilier pĂ©nitentiaire lancĂ© par le gouvernement en octobre 2016 – 33 nouveaux Ă©tablissements – censĂ© aboutir Ă  ce qui n'a Ă©tĂ© jusqu'Ă  prĂ©sent qu'une chimĂšre l'encellulement individuel. L'Ă©tablissement de Fresnes bĂ©nĂ©ficiera ainsi directement des avancĂ©es permises par ce programme», prĂ©cise le courrier. Il insiste sur certaines mesures qui ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prises quant aux conditions d'hĂ©bergement» l'achat de 650 armoires, le cloisonnement des sanitaires, le ramassage des dĂ©chets une fois par jour ou encore le renouvellement des tabourets dans les cabines parloirs». Ce qui peut sembler dĂ©risoire face Ă  l'ampleur du chantier
 Le ministre Ă©voque Ă©galement les sommes qui seront dĂ©bloquĂ©es dans la guerre aux nuisibles suite Ă  la condamnation de l'administration pĂ©nitentiaire en octobre dernier 151 000 euros pour le bĂ©tonnage des zones sableuses, 776 100 euros pour remplacer les caillebotis et l'appel Ă  un prestataire extĂ©rieur pour la dĂ©sinsectisation des cellules. Sans parvenir Ă  convaincre davantage. Le garde des Sceaux ne conteste pas la situation – ce qui aurait Ă©tĂ© difficile – mais je ne trouve pas ses rĂ©ponses Ă  la hauteur des enjeux Ă©voquĂ©s», a dĂ©noncĂ© Adeline Hazan. Lors de ses prĂ©cĂ©dents discours sur le monde carcĂ©ral, Jean-Jacques Urvoas a plusieurs fois rĂ©pĂ©tĂ© que la prison n'est pas une peine, c'est le lieu oĂč l'on purge une peine». Sauf Ă  Fresnes, conviendrait-il d'ajouter. BFU8l.
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